Processus de création d’une planche



Pour commencer, je dispose de mon script issu du scénario, qui décrit la planche, comme ceci :

Planche 4 :

(rappel : environnement identique planche 3)

Case 1 : Plan large, contre-plongée, on voit les quatre protagonistes, dont Capucine.
Capucine – Salut à toutes ! Quarante degrés début juin, il faut espérer qu’on ait quelques orages, le sol est sec comme de la pierre.
Annette – Des nouvelles ?

Case 2 : Plan rapproché sur Capucine, buste.
Capucine – Oui ! L’audition de Nathan aura lieu demain matin, à la maison de quartier. Elles demandent que l’une de nous deux soit présente, Annette, mais j’imagine qu’on viendra toutes.

Case 3 : Plan rapproché sur Nathan, ses yeux en particulier. On y lit une certaine appréhension.
(pas de dialogue)

Case 4 : Plan large, Nathan et Lise à droite, Annette et Capucine à gauche, elles s’embrassent.
Nathan – Je me suis juste un peu énervé.
Lise – Ça se passera bien, Nathan. Mais tu sais, tu inquiètes beaucoup de monde, ces temps-ci. Tu es hanté par ces idées fixes.

Case 5 :
Nathan – Tu comprendrais, toi aussi, si tu étais dans le même cas. Je ne sais pas d’où je viens, et je ne comprends pas toute cette culture du secret qui entoure mes origines. C’est ça qui me met en colère.
Lise – Tu pourras leur en parler une fois de plus, en remettre une couche.

Case 6 :
Capucine – Oui, je sais que nos décisions sont très lentes, c’est un vrai problème. On essaiera de faire passer ça en assemblée. Je vais négocier pour la semaine prochaine.

Case 7 :
Lise (à Nathan) – Allez, viens, on va au jardin. Pas la peine de brasser tes idées noires jusqu’à demain matin.


Je passe ensuite sur ma tablette graphique et le logiciel de peinture numérique Krita, et je réalise l’ensemble de mon storyboard, pour les 43 planches, c’est là que je fais la majeure partie des changements, jusqu'à aboutir à une version satisfaisante. Je m’assure de la lisibilité de l’histoire en relisant l’ensemble minutieusement. Cela donne ceci :

Ensuite, je fais mon crayonné, qui est un affinage, avant le détourage, ça donne ceci :


Je prépare ensuite ma planche, que je mets définitivement en forme. Je réalise le détourage, les lignes de contour, donc, puis je mets les masses d’ombre. Le résultat est le suivant :


Je prépare ma mise en couleur en mettant des aplats de couleurs qui délimitent mes zones de travail. Je me choisis une palette. Voici le résultat :


Enfin, je mets la couleur définitive par-dessus cet aplat. Ce qui donne la planche finale :

Outre ce processus, il faut gérer les lettrages, dans les bulles, s'assurer une bonne gestion des calques de dessin et de transparence. Les calques sont comme des plaques de verre numériques qui se superposent et ont de multiples capacités, je les utilise massivement dans ce projet. J'en utilise au minimum 13 sur chaque planche, la taille de mes fichiers sources font plusieurs dizaines de mégaoctets compressés. Il faut évidemment gérer l'expression des personnages, etc. Mais une fois fini, le résultat est prêt à être lu !